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Sauveuse Tortionnaire


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Quand la sauveuse devient tortionnaire et se pose finalement en victime.

Tel des phares dans la nuit, encaissant chaque tempêtes, ancrées dans les noirceurs des abîmes de l’océan, on brillait. Fortes, lumineuses, repoussant les ombres cherchant à se glisser dans nos interstices fragilisés par le temps de nos pierres angulaires.

Tandis que, équilibriste de mes émotions et de ma vie, je tentais de renforcer mes failles de poudre dorée. Un orage grondait au loin.


Trop concentrée sur ma propre réparation, me pensant à l'abri, pour un moment du moins.


Un cyclone me ravagea.

Les filaments de mon ampoule n’eurent le temps que de briller 9 fois avant de se briser définitivement.


Contrairement à ce que je croyais sur le moment, me pensant définitivement engloutie par les flots, l’eau remplissant mes poumons, mes doigts effleurèrent une corde. Je m’y agrippa avec le peu de force qui me restait.

Alors que je pensais arriver mon dernier souffle, je me suis sentie tirée longtemps, loin, jusqu’à retrouver l’autre phare.


Elle était là, déesse au milieu de l’ouragan, m’ouvrant la porte de son phare pour m’y offrir un lieu de repos et sécurisant.


Je lui dois la vie.

Rituels revigorants, je posais de nouvelles pierres pour me reconstruire. Elle m’offrait le mortier. Et on reconstruisait en musique, en riant et en repeignant nos fondations de couleurs qui donnent envie de vivre et résister aux vents qui emportent des morceaux de nous-mêmes.

Mais ce que je ne savais pas, c’est que tandis qu’elle m’offrait de son énergie pour me rebâtir, elle se vidait de ses forces pour combattre ses propres cyclones.


Plus je m’illuminais, plus elle s’éteignait.

Laissant l’espace à la noirceur de la nuit s’engouffrer en elle, ouvrant son port à tous les pirates venus profiter d’elle, confisquer ses richesses et arracher ses pierres fondatrices de son propre équilibre.

A tel point, qu’un jour, elle trahi le code maritime de notre relation.


A son tour, tandis que je m’efforçais à trouver et mélanger sable, ciment et eau pour la renforcer. Elle m’ébranla avec une telle violence, une Morrigan destructrice qui me brisa en deux.


Un point de non-retour dont il a fallu une légion de marins bienveillants pour me réparer.

Et maintenant, de ma nouvelle place, à l'abri du vent, je l’observe au loin, ses tempêtes, les gouffres irréparables qui forment son essence, et je ne veux plus m’en approcher.

Ne dit-on pas que pour aider quelqu’un l’on doit être solide dans nos fondations ?

Comment pardonner à celle qu’on a aimée de tout notre cœur.


Que l’on a estimé.


Pour laquelle on avait une reconnaissance éternelle d’avoir été notre sauveuse, de devenir bourreau pour finalement se poser en victime.


On ne le peut pas je crois.


Je ne le peux pas.


Et puis pour pardonner, encore faudrait il que le pardon soit demandé.

 
 
 

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